Dans ce numéro du deuxième trimestre 2025 de la Note de Conjoncture Crédit & Immobilier, on vous propose une analyse approfondie des dynamiques économiques et immobilières, en introduisant deux nouvelles sections : « Comprendre » pour contextualiser les mécanismes économiques et politiques, et « Opinion » pour offrir un point de vue analytique au-delà des chiffres bruts. Dans son éditorial, Éric DEBESE, CEO de Made In Courtage et So YOO, souligne l’importance d’intégrer les dimensions politiques et géopolitiques dans l’analyse des taux d’emprunt et des prix immobiliers, notamment en examinant l’impact des décisions de Donald Trump sur l’économie mondiale et ses répercussions sur le marché français. La note maintient son focus sur les conditions de crédit et dresse un bilan de l’année 2024 dans le neuf et l’ancien pour anticiper les tendances futures, avec l’ambition d’éclairer un environnement complexe.
La section « Contexte économique » s’ouvre sur l’analyse de la politique commerciale de Donald Trump, marquée par l’imposition de nouveaux droits de douane généralisés, ciblant particulièrement la Chine. Cette escalade protectionniste, justifiée par la nécessité de corriger des pratiques commerciales jugées injustes, a provoqué une volatilité sur les marchés financiers et suscite l’inquiétude en Europe quant à ses répercussions économiques. La note explore les motivations de Trump derrière cette « guerre des droits de douane », notamment la réduction de la dette publique américaine via la diminution des dépenses publiques et l’augmentation des recettes par les tarifs douaniers, avec l’objectif à terme de baisser la fiscalité et de relancer la croissance par la relocalisation des entreprises. Concernant la France, l’impact des tensions commerciales américaines reste incertain, avec des craintes pour les exportateurs et une consommation des ménages hésitante dans un contexte international fragile. Le moral des ménages montre un léger rebond, mais reste fragile face aux incertitudes, tandis que l’inflation s’établit à +0,8% sur un an en mars 2025. La section « Comprendre » se penche également sur les leviers à disposition de l’exécutif français pour réduire le déficit public, en soulignant la délicate équation entre maîtrise des dépenses, augmentation des recettes, simplification administrative et stabilité politique.
La partie « Crédit » met en évidence un rebond de la production de crédits immobiliers en février 2025, accompagné d’une légère baisse du taux d’intérêt moyen. Cependant, la note observe un coup d’arrêt à cette tendance baissière en avril, avec une remontée des taux anticipée pour le deuxième trimestre en raison des tensions sur la dette souveraine française. La durée des emprunts reste élevée. La section « Opinion » critique le dispositif du Prêt à Taux Zéro (PTZ), jugeant ses objectifs trop modestes face à la crise du logement neuf, notamment au regard des recettes fiscales générées par le secteur immobilier.
L’analyse du marché de l’immobilier neuf révèle une activité toujours en retrait, avec des autorisations de logements et des mises en chantier en baisse par rapport aux niveaux pré-pandémiques. Le marché des maisons individuelles neuves est en recul, tant au niveau des réservations que de l’offre, avec un délai d’écoulement en légère amélioration et une baisse des prix moyens. Concernant les appartements neufs, la demande est sélective, avec une baisse des réservations pour les petites surfaces mais une progression pour les grands logements. L’offre progresse, mais le stock disponible diminue et les délais d’écoulement se réduisent. Les prix au mètre carré affichent une légère hausse globale.
Le segment de l’immobilier ancien montre des signes de stabilisation après une période de baisse. Le volume des transactions diminue toujours sur un an, mais le rythme de ce recul ralentit. Les prix dans l’ancien continuent de baisser en France, mais cette baisse s’atténue progressivement, tant pour les maisons que pour les appartements, avec des disparités régionales. L’analyse des professionnels de l’immobilier confirme cette tendance à la stabilisation des prix au premier trimestre 2025, avec une reprise de la demande dans certaines grandes métropoles et une diminution de l’offre. La baisse des taux d’emprunt a permis un léger gain de capacité d’emprunt, mais une remontée des taux est anticipée. Les délais de vente s’allongent légèrement, mais la marge de négociation tend à diminuer. En conclusion, le marché immobilier français montre des signes de reprise au printemps 2025, malgré les incertitudes économiques persistantes.